Depuis la fondation du Royaume des Pays-Bas, en 1814, c'est ‡ l'…tat que revient la t‚che de veiller ‡ ce que soit dispensÈ un enseignement quantitativement et qualitativement suffisant. Cela ne signifie pas pour autant que l'enseignement soit le monopole de l'…tat. En effet, dËs 1848, les Pays-Bas se sont dotÈs d'une constitution qui prÈvoit la libertÈ de l'enseignement, c'est-‡-dire la libertÈ pour tout groupe de population de fonder une Ècole basÈe sur des principes religieux, philosophiques ou pÈdagogiques donnÈs.
Mais les pouvoirs publics exercent Èvidemment une surveillance sur l'ensemble du systËme Èducatif. L'enseignement est obligatoire pour tous les enfants ‚gÈs de 5 ‡ 16 ans. De 16 ‡ 18 ans s'applique une obligation scolaire partielle, c'est-‡-dire que les ÈlËves alternent enseignement scolaire et stage pratique ou apprentissage en entreprise. Par ailleurs, la loi fixe les matiËres qui doivent obligatoirement Ítre enseignÈes dans chaque filiËre, ainsi que les objectifs pÈdagogiques ‡ rÈaliser. Les pouvoirs publics garantissent ainsi le niveau des diplÙmes dÈlivrÈs aux Pays-Bas, par quelque Ècole que ce soit.
Les Ècoles fondÈes par les pouvoirs publics, le plus souvent par les communes, sont les Ècoles publiques, qui sont ouvertes ‡ tous les enfants, indÈpendamment de toute conviction philosophique ou religieuse. Toutes les autres Ècoles, Èmanant de l'initiative privÈe, sont des Ècoles privÈes. Certaines ont un fondement religieux (catholique, protestant, juif ou musulman), d'autres fondent leur enseignement sur une mÈthode pÈdagogique donnÈe (Montessori ou Dalton, par exemple). Bien que plus des trois quarts des Ècoles soient gÈrÈes par des associations privÈes, toutes les Ècoles qui remplissent les conditions requises reÁoivent de l'…tat une dotation forfaitaire pour financer comme elles l'entendent l'enseignement qu'elles dispensent, Ètant entendu que les enseignants sont payÈs suivant une grille de salaires uniforme pour tout le pays. Si l'enseignement est gratuit pendant toute la durÈe de la scolaritÈ obligatoire, les Ècoles peuvent demander aux parents une participation aux frais pour les activitÈs pÈriscolaires. Les parents touchent, par ailleurs, des allocations familiales pour leurs enfants ‚gÈs de moins de 18 ans.
¿ partir de 18 ans, l'enseignement est payant. Le montant des frais d'Ètudes est le mÍme pour la quasi-totalitÈ des filiËres de l'enseignement supÈrieur. DËs l'‚ge de 18 ans, les Ètudiants reÁoivent une allocation d'Ètudes, qui peut Ítre complÈtÈe par un emprunt et/ou un crÈdit, selon les revenus de l'Ètudiant ou de ses parents ainsi qu'en fonction de ses rÈsultats scolaires ou universitaires. Ils bÈnÈficient Ègalement, en rËgle gÈnÈrale, de la gratuitÈ dans les transports en commun. Parmi les jeunes de 18 ‡ 27 ans, 15,2 % suivent un enseignement supÈrieur ‡ plein temps, et 6,8 % un enseignement supÈrieur ‡ temps partiel. La majeure partie des Ètudiants n'habitent plus chez leurs parents ; ils ont une chambre dans la ville o˘ ils font leurs Ètudes. La plupart des Ècoles, instituts d'enseignement supÈrieur et universitÈs ne disposent pas de logements pour les Ètudiants (campus, citÈs, rÈsidences, etc.). Sauf cas particuliers (Ècole militaire, par exemple), il n'existe pas de prescriptions vestimentaires pour les Ètudiants.
Aux Pays-Bas, l'enseignement primaire, appelÈ ´enseignement de baseª s'adresse aux enfants de 4 ‡ 12 ans. Il comprend huit classes, appelÈes ´groupesª, et vise ‡ assurer le dÈveloppement de l'enfant du point de vue affectif, intellectuel et crÈatif et ‡ lui faire acquÈrir des aptitudes sociales, culturelles et physiques. Chaque Ècole de base Ètablit un projet d'Ètablissement, dans le respect des conditions fixÈes par l'…tat.
Les deux premiËres annÈes se concentrent sur l'apprentissage par le jeu, la prioritÈ allant ‡ l'Èpanouissement social, au dÈveloppement de la motricitÈ et ‡ l'expression orale. Au cours des six annÈes suivantes, l'accent porte davantage sur les matiËres cognitives, en particulier le nÈerlandais et le calcul, l'histoire et la gÈographie. L'enseignement nÈerlandais s'efforÁant de faire la plus grande place possible au dÈveloppement des capacitÈs individuelles de chaque enfant, il a adoptÈ un systËme de groupes de niveau permettant de moduler le rythme d'apprentissage.
Dans le courant de la 8e annÈe de l'Ècole de base, la plupart des Ècoles font passer aux ÈlËves un test national, le test CITO (le CITO est l'Institut central d'Èlaboration des tests scolaires). Sur la base des performances scolaires de l'ÈlËve et des rÈsultats du test CITO, l'Ècole conseille les parents sur le choix de la filiËre d'enseignement secondaire qui conviendra le mieux ‡ l'enfant.
Aux Pays-Bas, les Ècoles spÈcialisÈes relËvent de l'enseignement primaire : elles accueillent les ÈlËves de 3 ‡ 20 ans qui souffrent d'un handicap physique, mental ou psychosocial. Les Ècoles spÈcialisÈes s'efforcent, parallËlement ‡ l'enseignement qu'elles dispensent, de donner ‡ l'enfant un encadrement particulier devant lui permettre d'intÈgrer ou de rÈintÈgrer le plus rapidement possible l'enseignement de base ou l'enseignement secondaire ordinaires. Le ministËre de l'Enseignement a lancÈ un vaste programme destinÈ ‡ promouvoir la coopÈration entre enseignement ordinaire et enseignement spÈcialisÈ.
Sur la base du test CITO et de l'avis de l'instituteur, les parents et l'enfant choisissent, pour l'enseignement secondaire, une des trois filiËres suivantes :
Chacune de ces trois filiËres s'adresse aux enfants ‡ partir de 12 ans. Elles commencent toutes par une formation de base s'Ètendant gÈnÈralement sur trois ans et comprenant un certain nombre de matiËres obligatoires pour tous les ÈlËves de toutes les filiËres. Bien que les trois filiËres dÈbutent par une formation de base en principe identique pour tous, elles diffËrent fortement les unes des autres par la durÈe totale de la formation (entre quatre et six ans) et le niveau final des Ètudes. Souvent, plusieurs filiËres sont proposÈes au sein d'un seul et mÍme Ètablissement (ce que l'on appelle les ´communautÈs d'Ècolesª).
CrÈÈ le 1er ao˚t 1999, le VMBO comprend quatre voies, auxquelles correspondent des paquets de matiËres bien dÈfinis. Une ´voieª est en fait une sous-filiËre suivie par l'ÈlËve aprËs ses deux annÈes de formation de base ; elle prÈpare l'ÈlËve ‡ l'enseignement qui suit la formation de base. Les quatre voies conduisent donc ‡ l'enseignement professionnel secondaire. Ces quatre voies sont les suivantes :
Si l'on considËre les possibilitÈs d'accËs ‡ d'autres filiËres d'enseignement, les trois premiËres voies sont assez proches les unes des autres. La voie thÈorique donne accËs au niveau supÈrieur des formations professionnelles et des formations de cadre moyen dans l'enseignement secondaire. Elle permet en outre d'accÈder au HAVO, pourvu que l'ÈlËve ait choisi les mathÈmatiques et le franÁais ou l'allemand dans son paquet de matiËres ‡ option. La voie mixte, dont le niveau n'est pas trËs diffÈrent de celui de la voie thÈorique, prÈpare les ÈlËves aux formations professionnelles et de cadre moyen dans l'enseignement secondaire professionnel. La voie professionnelle de cadre moyen est axÈe sur la pratique et prÈpare les ÈlËves, ‡ un niveau moyen, aux formations professionnelles et de cadre moyen dans l'enseignement secondaire professionnel. Quant ‡ la quatriËme voie, la voie professionnelle de base, elle prÈpare exclusivement l'ÈlËve aux formations professionnelles de base dans l'enseignement secondaire professionnel. Chaque voie du VMBO comprend quatre secteurs:
Et les secteurs sont ‡ leur tour subdivisÈs en plusieurs sections, quatorze au total, ‡ savoir :
Le HAVO (enseignement secondaire gÈnÈral
supÈrieur), qui dure cinq ans, s'adresse essentiellement
aux ÈlËves qui entendent se prÈparer ‡
l'enseignement supÈrieur professionnel.
Les ÈlËves qui ont suivi avec succËs les trois
premiËres annÈes du HAVO ont accËs aux formations
professionnelles et de cadre moyen dans l'enseignement
secondaire professionnel.
Le VWO (enseignement prÈuniversitaire), qui dure six ans, s'adresse avant tout, comme son nom l'indique, aux ÈlËves qui entendent se prÈparer ‡ l'enseignement universitaire. Les ÈlËves qui ont suivi avec succËs les trois premiËres annÈes du VWO ont accËs aux formations professionnelles et de cadre moyen dans l'enseignement secondaire professionnel.
Le VWO comprend deux options : l'option gymnasium (gymnase), o˘ le latin et le grec sont obligatoires pendant les trois premiËres, annÈes et le latin ou le grec pendant les trois derniËres annÈes, et l'atheneum (athÈnÈe) o˘ le latin et/ou le grec sont facultatifs. Les lycÈes sont des Ètablissements o˘ les ÈlËves peuvent suivre soit le gymnasium, soit l'atheneum.
Le systËme Èducatif nÈerlandais est en train de se rÈformer. DÈsormais, les ÈlËves ne pourront plus composer leurs cursus ´‡ la carteª comme ils le faisaient jusqu'ici ; dans le HAVO et le VWO, leur choix se limitera ‡ l'une des quatre filiËres, auxquelles correspond un ensemble donnÈ de matiËres et prÈparant de faÁon plus spÈcifique aux Ètudes supÈrieures.
Les quatre filiËres, appelÈes ´profilsª, sont les suivantes :
Le nouveau principe de base dans le HAVO et le VWO est constituÈ par l'´espace d'Ètudeª (en nÈerlandais studiehuis), qui implique que les ÈlËves travaillent de plus en plus individuellement, les professeurs n'Ètant plus l‡ que pour les accompagner dans leurs travaux. Au lieu d'avoir un certain nombre d'heures de cours par semaine, les ÈlËves auront dÈsormais une ´charge de travailª, c'est-‡-dire la durÈe moyenne nÈcessaire pour assimiler une quantitÈ de matiËre donnÈe. La charge de travail est fixÈe ‡ 40 heures par semaine pendant 40 semaines par an, soit 1 600 heures par annÈe scolaire. Cette durÈe nominale comprend aussi le temps nÈcessaire ‡ la lecture, aux devoirs, ‡ l'apprentissage des leÁons et aux excursions scolaires.
Les diplÙmÈs de l'enseignement secondaire professionnel (MBO) et les titulaires d'un certificat d'apprentissage peuvent s'installer ‡ leur compte aux Pays-Bas et dans un certain nombre de pays de l'Union europÈenne. En effet, presque toutes les formations secondaires professionnelles ont fait l'objet, au sein de l'Union europÈenne, d'accords de reconnaissance mutuelle. Alors que le MBO est un enseignement ‡ plein temps, l'apprentissage est un enseignement en alternance, alliant la formation pratique en entreprise ‡ l'enseignement scolaire.
L'enseignement supÈrieur comprend l'enseignement
professionnel supÈrieur (HBO) et l'enseignement
universitaire (WO). La durÈe nominale des Ètudes est
gÈnÈralement de quatre ans, mais les Ètudiants
disposent normalement d'un maximum de six annÈes pour
obtenir leur diplÙme, du moins s'ils souhaitent
bÈnÈficier d'une allocation d'Ètudes. Parmi
les jeunes de 18 ‡ 27 ans, 15,2 % suivent un enseignement
supÈrieur ‡ plein temps, et 6,8 % un enseignement
supÈrieur ‡ temps partiel.
Il y a aux Pays-Bas neuf universitÈs gÈnÈrales,
trois universitÈs techniques et une universitÈ
agronomique. Toutes disposent d'instituts de recherche
spÈcialisÈs.
L'enseignement post-initial comprend des formations dispensÈes au terme du HBO ou du deuxiËme cycle de l'enseignement universitaire. Il s'agit, par exemple, de formations universitaires d'enseignants et d'autres formations professionnelles telles que la formation des mÈdecins et des pharmaciens. L'enseignement post-initial englobe aussi tous les enseignements conduisant ‡ un doctorat de troisiËme cycle, notamment ceux dispensÈs dans les instituts de recherche.
L'usage des titres tenant encore une place importante dans la vie sociale aux Pays-Bas, ceux-ci sont dÈterminÈs et protÈgÈs par la loi, Les diplÙmÈs du HBO sont habilitÈs ‡ porter, en fonction de la formation suivie, le titre d'ingÈnieur, abrÈgÈ ´ing.ª et placÈ en nÈerlandais devant le nom, ou de baccalaureus, abrÈgÈ ´B.ª et placÈ en nÈerlandais derriËre le nom du titulaire. Les diplÙmÈs de l'universitÈ sont habilitÈs ‡ porter le titre d'ingÈnieur, abrÈgÈ ´ir.ª, s'ils ont fait des Ètudes techniques ou agronomiques, de meester in de rechten, abrÈgÈ ´mr.ª, s'ils ont fait des Ètudes de droit, et de doctorandus, abrÈgÈ ´drs.ª, dans les autres cas ; les abrÈviations de ces titres doivent Ítre placÈes en nÈerlandais devant le nom du titulaire. Afin d'arriver ‡ une plus grande uniformitÈ au niveau europÈen et de faciliter ainsi l'Èchange de chercheurs d'un pays ‡ l'autre, il a ÈtÈ dÈcidÈ d'introduire partout le systËme anglo-saxon : aprËs trois annÈes d'Ètudes (niveau bac + 3), les Ètudiants pourront porter le titre de ´bachelorª, aprËs quatre annÈes d'Ètudes (niveau bac + 4), ils pourront porter le titre de ´masterª. Les Ètudiants qui ont soutenu une thËse de doctorat peuvent porter le titre de docteur, abrÈgÈ ´dr.ª en nÈerlandais et placÈ devant le nom.
La plupart des filiËres d'enseignement sont aussi proposÈes aux adultes. Des formations de jour ou des cours du soir leur permettent de suivre un enseignement de niveau secondaire ou supÈrieur. L'universitÈ ouverte (´Open universiteitª) occupe une place toute particuliËre ‡ cet Ègard, en proposant aux adultes un enseignement universitaire dans de nombreuses disciplines.
Il existe aux Pays-Bas un certain nombre d'Ètablissements - destinÈs en particulier aux enfants qui ont frÈquentÈ l'Ècole primaire ou secondaire ‡ l'Ètranger - o˘ l'enseignement est dispensÈ intÈgralement en franÁais, en anglais ou en allemand. Par ailleurs, une dizaine d'Ètablissements d'enseignement supÈrieur proposent aux Ètudiants Ètrangers titulaires d'un diplÙme d'enseignement supÈrieur, des cours de spÈcialisation gÈnÈralement dispensÈs en anglais, et parfois en franÁais ou en espagnol.
La NUFFIC (Organisation nÈerlandaise pour la CoopÈration internationale dans le domaine de l'Enseignement supÈrieur) occupe une place particuliËre dans l'enseignement international. Il s'agit d'une organisation dont l'un des objectifs est de promouvoir la qualitÈ de la vie et la comprÈhension entre les peuples en soutenant l'enseignement supÈrieur. Pour ce faire, la NUFFIC se propose de rapprocher les gens et le savoir, en particulier dans les pays en dÈveloppement. Ses principales activitÈs sont la gestion de programmes et de rÈseaux, les conseils, l'Èvaluation de l'Èquivalence des diplÙmes et l'information.
La politique scientifique des Pays-Bas vise ‡ garantir un appareil de recherche efficace et de haut niveau. Les NÈerlandais se distinguent en particulier dans la recherche en gÈnie hydraulique, en chimie et en gÈnie informatique. Le gouvernement a rÈservÈ d'ici ‡ 2002, en plus des crÈdits ordinaires affectÈs ‡ la recherche, une enveloppe de plus de 200 millions d'euros pour une douzaine de projets de recherche prometteurs mis en úuvre dans le cadre d'une coopÈration entre secteur public et secteur privÈ. MÍme si c'est le ministre de l'Enseignement, de la Culture et des Sciences qui coordonne la politique de la recherche et en arrÍte les grandes lignes, chaque ministre est responsable de la recherche dans le domaine spÈcifique qui relËve de son portefeuille. La recherche est financÈe soit directement, par les pouvoirs publics, soit indirectement, par l'intermÈdiaire de fonds mis ‡ la disposition par l'AcadÈmie royale nÈerlandaise des Sciences (KNAW) ou l'Organisation nÈerlandaise de la recherche scientifique (NWO). Les instituts de recherche, qui font souvent partie intÈgrante des universitÈs, peuvent aussi solliciter un financement auprËs du secteur privÈ.